Bien souvent, quand vous rencontrez un problème, vous savez très bien d’où il vient, et vous savez très bien comment vous pourriez le résoudre. Et pourtant, vous n’y parvenez pas.
Soit vous remettez toujours au lendemain le jour de mettre en oeuvre la solution, on appelle cela la procrastination, soit vous tentez maintes et maintes solutions sans résultat, soit chaque tentative échoue et vous vous retrouvez au point de départ.
Parfois, vous pouvez même avoir l’impression d’être victime de malédiction pour retomber encore et toujours dans les mêmes pièges! Il n’en est rien, bien sûr. C’est vous-même qui vous auto-sabotez.
Pourquoi? Me direz-vous. Je veux pourtant m’en sortir! J’en ai « marre »de vivre cette souffrance!
Oui, en effet. Votre désir de vous en sortir et votre sincérité ne sont pas en cause. Mais votre inconscient, ce petit fripon, vous joue des tours.
Freud vous dirait que vous avez un « bénéfice secondaire » à rester dans cette souffrance. C’est-à-dire que vous obtenez en contrepartie un avantage quelconque : vous faire plaindre, attirer l’attention de votre mère ou de votre conjoint, garder vos enfants auprès de vous… etc, qui font que l’effort pour sortir de la situation est tellement important à côté, que finalement il vaut peut-être mieux continuer à souffrir.
Bien sûr, vous n’êtes pas conscient de cela. Quand vous en prenez conscience, c’est alors que le bénéfice vous paraît si mince que vous prenez vraiment la décision de changer.
L’autre raison qui peut vous empêcher d’effectuer le changement qui vous épanouirait, c’est la peur. La psychologie moderne désigne ces peurs par freins, ou blocages. Vous avez peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas y arriver et de souffrir encore davantage, peur de la solitude….etc.
Ces peurs sont souvent alimentées par de fausses croyances. Il va être essentiel au cours de la thérapie de les identifier pour les dépasser, parce que ce sont elles qui vous maintiennent en arrière.
Qu’est-ce que les fausses croyances?
Elles sont la plupart du temps le fruit d’une injonction parentale répétée plus ou moins explicitement, et que vous reconnaitrez souvent sous la forme de proverbes:
Des exemples très connus que vous reconnaitrez sans doute:
- Il faut souffrir pour être belle!
- L’argent ne fait pas le bonheur
- Les hommes sont tous des bons à rien
- On ne peut pas tout avoir dans la vie
- La vie est dure
- On n’a rien sans rien
- Les femmes sont faibles par nature
….
Vous en avez sans doute reconnu quelques uns comme étant ceux qui sont les leitmotiv de votre famille. Ces injonctions sont aussi faites sous la forme directe et que l’on appelle en Analyse Transactionnelle des Drivers :
- Dépêche-toi
- Sois gentil
- Sois parfait
- Sois un dur
- Travaille dur
- Sois un gagnant
- Sois un bon garçon/une bonne fille
- Sois une bonne épouse…
Ca vous rappelle quelque chose? Eh oui, nous avons tous entendu cela dans notre enfance, à des degrés divers. Selon le système de valeurs parentales, tel ou tel auront été particulièrement répétés et chargés d’affect envers vous. Vous aurez enregistré ces Drivers et ces Proverbes comme étant des guides inconscients de votre vie, auxquels vous répondez sans le savoir. Et qui viennent parfois à contre-courant de ce dont vous auriez besoin pour vous sortir de votre situation!
Un exemple :
Maxime répond sans le savoir aux Drivers » Dépêche-toi »et « Travaille dur »/ »Sois un gagnant ». Il passe sa vie à courir, a un emploi du temps de ministre, ne vit que pour son travail, pour lequel il s’investit au moins 14 heures par jour. L’adrénaline le fait tenir et il prend des somnifères pour ne pas subir d’insomnies. Il est extrêmement stressé mais ne s’en aperçoit que beaucoup trop tard, quand il fait un infarctus. Longtemps, son épouse, ses collègues et son médecin lui ont dit de ralentir le rythme, de se reposer, de prendre un peu de temps pour lui. Mais cela lui était impossible. Bien sûr il aimait son travail, mais pas seulement. Il était conditionné par ses drivers, auxquels il se sentait inconsciemment obligé d’obéir. La proximité de la mort lui aura soudain fait prendre conscience de l’importance de se délivrer pour pouvoir ralentir.
Un autre exemple :
Malvina répond aux drivers « Sois une bonne épouse, sois gentille, sois parfaite ». Et comme corollaires , elle a entendu depuis toujours des phrases comme « il faut souffrir pour être belle, les hommes sont des bons à rien, les femmes sont faibles par nature ». Que croyez-vous qu’il se passât ? Toute sa vie elle s’est efforcée d’être l’épouse dévouée d’un homme à femmes égoïste et violent, et la mère parfaite d’enfants ingrats. Malheureuse en ménage, elle ne peut pour autant se résoudre à quitter son mari ni à divorcer, par convictions religieuses, dit-elle. Et il lui est très difficile de faire appel à quelqu’un pour l’aider, car elle ne répondrait plus au driver « sois parfaite« . De même, comment s’affirmer et affirmer ses besoins dans son couple quand elle doit obéir au driver « sois une bonne épouse », qui sous-entend « sois une épouse soumise? » Il lui faudra une longue thérapie pour sortir des pièges inconscients qui l’entravent et l’empêchent de retrouver sa liberté intérieure, pour enfin s’affirmer et se faire respecter de son conjoint et de ses enfants.
Vous vous êtes peut-être reconnu(e)s dans ces exemples fictifs mais pour autant issus de la réalité. Chacun et chacune sommes guidés par ces éléments inconscients qui parfois nous aident à avancer, mais aussi peuvent nous empêcher de vivre. Le travail de coaching et de thérapie consiste, entre autres, à identifier ces freins pour mieux les déconstruire ou les tenir à distance, et les remplacer par les drivers que nous auront choisis et qui nous seront bénéfiques.
3 réflexions sur “Les freins, les drivers, et les fausses croyances”